Les trois aspects de l'efficacité du Sang du Rédempteur
Les trois aspects de l'efficacité
du Sang du Rédempteur
Le Sang est avant tout pour Dieu
Le Sang est versé pour l'expiation et il est lié à notre position devant Dieu. Nous avons besoin de pardon pour les péchés que nous avons commis, afin de ne pas tomber sous le jugement ; ces péchés sont pardonnés, non parce que Dieu ferme les yeux sur le mal que nous avons fait, mais parce qu'Il voit le Sang.
Le Sang n'est donc pas avant tout pour nous, mais pour Dieu. Si je veux connaître la valeur du Sang pour moi, il faut que j'accepte tout ce qu'il signifie pour Dieu ; et si je ne connais pas la valeur qu'a le Sang pour Dieu, je ne connaîtrai jamais la valeur qu'il a pour moi.
C'est seulement lorsque le Saint-Esprit m'a révélé le prix que Dieu attache au Sang du Christ, que j'entre moi-même au bénéfice de sa vertu, et que je découvre sa valeur précieuse pour moi. Mais le premier aspect du Sang est pour Dieu. Dans l'Ancien et le Nouveau Testaments, le mot « sang », qui est lié à l'idée d'expiation, est employé plus d'une centaine de fois, je pense, et il est toujours présenté comme étant pour Dieu.
Il y a, dans le calendrier de l'Ancien Testament, un jour qui est en relation étroite avec la question de nos péchés : c'est le jour des expiations. Rien n'explique cette question des péchés aussi bien que la description de ce jour. Dans le chapitre 16 du Lévitique, nous lisons que, au jour des expiations, le sang était recueilli et apporté dans le lieu très saint pour y être répandu sept fois devant l'Éternel. Il nous faut saisir cela clairement. Ce jour-là, le sacrifice pour les péchés était offert publiquement dans le parvis du tabernacle. Tout était fait ouvertement et pouvait être vu de tous. Mais l'Éternel avait ordonné que personne n'entrât dans le tabernacle même, à l'exception du souverain sacrificateur. Lui seul prenait le sang et, ayant pénétré dans le lieu très saint, il en faisait l'aspersion devant l'Éternel. Pourquoi ? Parce que le souverain sacrificateur était une figure du Seigneur Jésus dans Son œuvre rédemptrice :
« Mais Christ est apparu, comme grand prêtre des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'a pas été construit de main d'homme, c'est-à-dire qui n'appartient pas à cette création et, après nous avoir acquis une rédemption éternelle, il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, en offrant non pas le sang des boucs et des veaux, mais son propre sang » (Hébreux 9, 11-12).
Le souverain sacrificateur était ainsi celui qui, seul, pouvait accomplir cette œuvre. Nul autre que lui ne pouvait s'approcher et pénétrer dans le sanctuaire. De plus, il n'y entrait que pour accomplir un seul acte : il présentait à Dieu le sang, comme une offrande qui Lui était agréable et en laquelle Il trouvait Sa satisfaction. C'était une transaction entre le souverain sacrificateur et Dieu, dans le secret du lieu très saint, loin des regards des hommes qui devaient en bénéficier. L'Éternel demandait cela. Le Sang est donc, en premier lieu, pour Lui.
Auparavant déjà nous rencontrons cette effusion du sang de l'agneau pascal en Égypte, pour le rachat d'Israël : « Je suis l'Éternel ! Le sang sur les maisons où vous habitez vous servira de signe. Je verrai le sang et je passerai outre, et le fléau destructeur ne vous atteindra pas, lorsque je frapperai le pays d'Égypte » (Exode 12, 13).
Cela est encore, je pense, l'une des meilleures préfigurations, dans l'Ancien Testament, de notre rédemption. Le sang était mis sur le linteau et les montants des portes, à l'extérieur, tandis que la viande, la chair de l'agneau, était mangée à l'intérieur des maisons. Dieu avait dit : « Je verrai le sang et je passerai outre ».. Nous avons là une autre illustration du fait que le sang ne devait pas être présenté à l'homme, mais à Dieu, car le sang était mis sur le linteau et les montants de la porte ; ceux qui célébraient la fête à l'intérieur de la maison ne pouvaient donc pas le voir.
La sainteté de Dieu, la justice de Dieu, demandent qu'une vie sans péché soit donnée pour l'homme. La vie est dans le Sang, et ce Sang doit être versé pour moi, à cause de mes péchés. C'est Dieu qui le demande. Dieu est Celui qui demande que le Sang soit offert, pour satisfaire Sa justice ; c'est Lui-même qui le déclare « Quand je verrai le sang, je passerai outre ». Le Sang du Christ satisfait pleinement Dieu.
J'aimerais adresser ici un mot à mes plus jeunes frères dans le Seigneur, car c'est à ce point que nous rencontrons souvent des difficultés. Lorsque nous étions des non-croyants, nous n'étions peut-être jamais troublés par notre conscience, jusqu'au moment où la Parole de Dieu a commencé à nous réveiller. Notre conscience était morte, et Dieu ne peut certainement rien faire pour ceux dont la conscience est morte. Mais plus tard, lorsque nous avons cru, notre conscience réveillée est devenue extrêmement sensible, et cela a pu constituer un réel problème pour nous. Le sentiment du péché et de la culpabilité a pu devenir si grand, si terrible, qu'il est allé jusqu'à nous paralyser, en nous faisant perdre de vue la véritable efficacité du Sang. Il nous semble alors que nos péchés sont si réels - et un péché particulier peut si souvent nous tourmenter, - que nous pouvons en arriver à croire que nos péchés sont trop grands pour le Sang du Christ.
Or, toutes nos difficultés proviennent de ce que nous cherchons à éprouver un sentiment ; nous essayons de ressentir la valeur du Sang, et de saisir par nous-mêmes ce qu'il signifie pour nous. Cela n'est pas juste. C'est Dieu qui, premièrement, doit voir le Sang. Nous avons ensuite à accepter la valeur que Dieu lui donne. C'est alors que nous comprendrons la valeur qu'il a pour nous. Si, par contre, nous essayons de l'apprécier par nos sentiments, nous n'arriverons à rien ; nous resterons toujours dans le doute.
C'est une question de foi en la Parole de Dieu. Nous devons croire que le Sang est précieux pour Dieu, parce qu'Il dit qu'il l'est. « Ce n'est point par des choses périssables, comme l'argent ou l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vos pères vous avaient transmise, mais par le sang précieux du Christ, l'Agneau sans défaut et sans tache, déjà prédestiné avant la création du monde et manifesté à la fin des temps pour vous » (1 Pierre 1, 18-19).
Si Dieu peut accepter le Sang en rançon pour nos péchés et comme prix de notre rédemption, nous pouvons être assurés que la dette a été payée. Si Dieu est satisfait par le Sang, c'est donc que le Sang est accepté. Notre appréciation du Sang ne peut que répondre à celle de Dieu ni plus ni moins. Elle ne peut certainement pas être plus, mais elle ne doit pas être moins. Souvenons-nous que Dieu est saint, et qu'Il est juste, et qu'un Dieu juste et saint a le droit de déclarer que le Sang de Son Fils est saint à Ses yeux, et qu'il Le satisfait pleinement.
Le Sang et l'accès du croyant auprès de Dieu
Le Sang a satisfait Dieu ; il doit nous satisfaire aussi. Il a donc une seconde valeur, qui est pour l'homme, en ce sens que le Sang purifie notre conscience. Il nous faut avoir « le cœur purifié des souillures d'une mauvaise conscience » (Hébreux 10, 22).
Cela est très important. Considérons attentivement ce qui est écrit. L'auteur ne nous dit pas seulement que le Sang du Seigneur Jésus purifie nos cœurs ; il ne s'arrête pas là dans sa déclaration. C'est une erreur que de lier le cœur au Sang de cette manière. Cela prouve que nous ne comprenons pas la sphère dans laquelle opère le Sang, lorsque nous prions : «Seigneur, purifie mon cœur du péché, par Ton Sang». Le cœur, dit Dieu, est «incurablement mauvais » (Jérémie 17, 9). Dieu doit donc faire quelque chose de plus fondamental que de le purifier : Il doit nous donner un cœur nouveau.
Nous ne pensons pas à laver et à repasser un vêtement que nous allons jeter. Comme nous le verrons un peu plus loin, la « chair » est trop corrompue pour être purifiée ; elle doit être crucifiée. L'œuvre de Dieu en nous doit être quelque chose de complètement nouveau. « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau » (Ezéchiel 36, 26).
Non, je ne trouve aucun passage qui déclare que le Sang purifie nos cœurs. Son œuvre n'est pas subjective de cette manière, mais entièrement objective, devant Dieu. Il est vrai que l'œuvre de purification du Sang, selon Hébreux 10, touche à nos cœurs, mais c'est en relation avec la conscience. « Ayant nos cœurs purifiés d'une mauvaise conscience ».
Quelle est la signification de cela ?
Cela signifie qu'un obstacle, intervenu entre moi et Dieu, créait en moi une mauvaise conscience toutes les fois que je cherchais à m'approcher de Lui. Elle me rappelait constamment la barrière qui s'était dressée entre moi et Lui. Mais maintenant, l'action du Sang précieux a effectué une chose nouvelle qui a enlevé cette barrière, et Dieu m'a fait connaître ce fait par Sa parole. Lorsque je l'ai cru et accepté, ma conscience a été aussitôt purifiée, et mon sentiment de culpabilité a disparu ; je n'ai plus de mauvaise conscience devant Dieu.
Nous tous, et chacun d'entre nous, nous savons combien il est précieux d'avoir, dans notre relation avec Dieu, une conscience libérée du poids du péché. Oui, un cœur rempli de foi et une conscience affranchie de toute accusation sont deux choses essentielles pour nous, et l'une accompagne l'autre. Dès que nous perdons la paix de notre conscience, notre foi fait naufrage, et nous trouvons immédiatement qu'il ne nous est pas possible de nous approcher de Dieu.
C'est pourquoi, pour continuer notre marche avec Dieu, il nous faut connaître la valeur toujours actuelle du Sang. Dieu tient des comptes très exacts, et c'est par le Sang que nous pouvons, chaque jour, à chaque heure et à chaque minute, nous approcher de Lui. Il ne perd jamais son efficacité ; il est notre base d'accès au Trône de la grâce, si nous nous en saisissons par la foi. Lorsque nous entrons dans le Lieu Très-Saint, sur quelle base autre que celle du Sang oserions-nous nous appuyer ?
Mais il faut que je me pose cette question : est-ce réellement en comptant sur le Sang que j'entre en la présence de Dieu, ou bien est-ce que je m'appuie sur autre chose ? Qu'est-ce que j'entends en disant, - « par le Sang » ? Je veux dire simplement que je reconnais mes péchés, que je sais avoir besoin de purification et d'expiation, et que je m'approche de Dieu sur la base de l'oeuvre parfaite accomplie par le Seigneur Jésus. Je m'approche de Dieu en m'appuyant sur Ses mérites seuls, et jamais sur la base de mes propres mérites : jamais, par exemple, en me fondant sur le fait d'avoir été particulièrement aimable ou patient durant la journée, ou d'avoir fait quelque chose pour le Seigneur ce matin. Je m'approche toujours de Dieu grâce au Sang du Christ.
La tentation, pour beaucoup d'entre nous, lorsque nous voulons nous approcher de Dieu, est de penser que, puisque Dieu a agi en nous - puisqu'Il nous a fait connaître quelque chose de plus de Lui-même et nous a ouvert les yeux sur les leçons plus profondes de la Croix - Il a mis ainsi devant nous un but plus élevé qu'il nous faut certainement atteindre pour avoir une conscience claire devant Lui. Non ! Une bonne conscience n'est jamais basée sur une victoire que nous aurions remportée ; elle ne peut être fondée que sur l'œuvre du Seigneur Jésus, qui a versé Son Sang.
J'ai l'impression très nette que, quelques-uns d'entre nous, nous avons peut-être des sentiments comme ceux-ci : « Aujourd'hui j'ai été un peu plus consacré; aujourd'hui, j'ai agi un peu mieux; ce matin, j'ai lu la Parole de Dieu de manière plus recueillie, de sorte que, aujourd'hui, je puis mieux prier ! » Ou encore : «Aujourd'hui, j'ai eu certaines difficultés avec ma famille; j'ai commencé la journée en étant de mauvaise humeur et maussade; je ne me sens pas très à l'aise maintenant; il semble que quelque chose ne marche pas; je ne puis donc pas m'approcher de Dieu ».
Quelle est la base sur laquelle vous vous approchez de Dieu ?
Est-ce que vous venez à Lui sur le fondement incertain de vos sentiments, du sentiment d'avoir pu faire aujourd'hui quelque chose pour Dieu ? Ou bien vous appuyez-vous sur un fondement beaucoup plus sûr, c'est-à-dire sur le fait que le Sang a été versé et que, voyant ce Sang, Dieu est satisfait ?
Naturellement, s'il était possible de concevoir que la vertu du Sang puisse être changée, la base sur laquelle nous nous approchons de Dieu serait moins digne de confiance. Mais la vertu du Sang n'a jamais changé, et elle ne changera jamais. Nous pouvons donc toujours nous approcher de Dieu avec hardiesse.
Nous avons cette assurance à cause du Sang et jamais en raison de nos mérites personnels. Quelle que soit la mesure de vos mérites, aujourd'hui, ou hier, ou avant-hier, dès que vous vous approchez consciemment du lieu très saint, il faut immédiatement vous appuyer sur le fondement sûr et unique du Sang versé. Que vous ayez eu une journée bonne, ou une journée mauvaise, que vous ayez péché consciemment ou non, le fondement sur lequel vous vous approchez du Seigneur reste le même : le Sang du Christ. C'est la base sur laquelle nous pouvons entrer en Sa présence ; il n'y en a point d'autre.
Comme dans beaucoup d'autres étapes de notre expérience chrétienne, cette question de notre accès auprès de Dieu comporte deux phases : une phase initiale et une phase progressive. La première nous est présentée dans Ephésiens 2, et la seconde dans Hébreux 10.
Au début, notre position devant Dieu est assurée par le Sang, car nous avons «été rapprochés par le Sang du Christ» (Éphésiens 2, 13). Mais par la suite, le fondement de notre accès continuel auprès de Dieu demeure encore le Sang ; car l'apôtre nous exhorte ainsi : « Puisque nous avons un libre accès dans le lieu très saint, grâce au sang de Jésus... approchons-nous » (Hébreux 10, 19-22). Pour commencer, j'ai été rapproché par le Sang, et pour continuer dans cette nouvelle relation, j'ai toujours recours au Sang. Ce n'est pas que j'aie été sauvé sur une certaine base, et que je maintienne ensuite ma communion avec Dieu sur une autre base. Vous direz, « Cela est très simple; c'est l'ABC de l'Évangile ». Oui, mais le malheur pour beaucoup d'entre nous, c'est que nous nous soyons éloignés de cet ABC. Nous avons pensé avoir fait des progrès et pouvoir par conséquent nous en dispenser; mais nous ne pourrons jamais le faire. Non, je me suis approché de Dieu, la toute première fois, par le moyen du Sang et chaque fois que je me présente devant Lui, il en est de même. Jusqu'à la fin, ce sera toujours et uniquement sur la base du Sang du Christ.
Cela ne signifie nullement que nous devions vivre une vie insouciante ; en effet, nous étudierons un peu plus loin un autre aspect de la mort du Christ qui nous montrera quelque chose de tout différent. Mais pour l'instant, appuyons-nous sur le Sang, qui a été versé pour nous et qui nous suffit.
Nous pouvons être faibles, mais ce n'est pas en regardant à notre faiblesse que nous deviendrons forts. Ce n'est pas en sentant notre misère et en faisant pénitence que nous serons rendus plus saints. Aucune aide ne peut être trouvée dans ce sens. Ayons donc la hardiesse de nous approcher en nous appuyant sur le Sang, et disons : « Seigneur, je ne connais pas pleinement la valeur du Sang, mais je sais que le Sang T'a satisfait ; c'est pourquoi le Sang me suffit, et il est mon seul recours. Je le vois maintenant : que j'aie vraiment progressé ou non, que je sois parvenu à quelque chose ou non, je ne pourrai jamais me présenter devant Toi sur une autre base que celle du Sang précieux ». Alors notre conscience sera réellement libre devant Dieu. Aucune conscience ne sera jamais purifiée en dehors du Sang. C'est le Sang qui nous donne la hardiesse devant Dieu.
« Plus aucune conscience des péchés », quelle déclaration merveilleuse nous avons dans Hébreux 10, 2. Nous sommes purifiés de tout péché ; nous pouvons véritablement faire écho aux paroles de Paul : «Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute point son péché » (Romains 4, 8).
Suite et fin
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