VIE NOUVELLE

Quand la justice de la Rome Impériale réclamait la peine capitale, partout où menaient les voies de son vaste Empire assoiffé de conquête, elle dressait des milliers de croix. Pourtant, depuis 2000 ans, l’Histoire retient une croix –une seule ! – sur laquelle fut supplicié un homme d’environ 33 ans, livré par Pilate, le lâche procureur romain, au bon vouloir des religieux et d’une foule en délire.

La croix est donc le tribunal divin devant lequel Jésus comparaît pour régler la dette du péché, de nos péchés.  Il est né pour s’y rendre. Il savait quand, comment, où et pourquoi Il allait mourir. Ne s’en est-Il pas entretenu avec ses disciples, à plusieurs reprises ?

L'empreinte de cette croix sur les générations est indéniable.

Elle contient trois particularités.

1) La croix a un sens, c'est-à-dire une signification 

Nous l’avons compris : la croix n’est pas un bijou,  ni un objet de superstition, aux vertus magiques… Non, c’est du bois rugueux, l’instrument de torture pour condamner à mort Jésus. C’est du sang, beaucoup de sang, versé par celui que Jean-Baptiste présenta comme l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde… le nôtre en particulier. Le procès de Jésus qui fut une parodie de la justice des « grands » de ce monde, des Romains et des chefs religieux Juifs qui crièrent : « Crucifie, crucifie-le »… n’a pas pu ôter à la Passion, la crucifixion et la mort du Christ le dessein arrêté de Dieu pour que nous puissions trouver en Lui le pardon de nos péchés et notre seule et unique Justice devant Celle de Dieu.

Ainsi l’Écriture également, met en évidence notre responsabilité : « Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste; quelqu’un peut-être mourrait pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous (Romains 5.6-8). Ce sont nos souffrances qu’il a portées, de nos douleurs il s’est chargé… Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités » (Isaïe 53 :4-5). « Nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié… Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui » (Isaïe 53.4-5). « Christ… devenu malédiction à notre place - car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois » (Galates 3.13).

2) La croix a un sens, c'est-à-dire une direction     

Le Divin Crucifié meurt entre ciel et terre, sur le bois planté au sol et pointé vers ce Ciel qu’Il promet au brigand repentant, qu’Il nous promet à nous aussi, « brigands » repentants… A sa mort, le Christ établit un pont unique, s’appuyant sur les deux rives : la terre qui Le rejette, le Ciel qui se ferme ! Déjà, la double nature de l’Homme Dieu, Jésus de Nazareth, laissait présager qu’Il ne pouvait être que le seul Médiateur entre Dieu et les hommes. La prière du prophète Isaïe, ce désir enfoui en chaque être humain, était enfin exaucée : Oh ! Si tu déchirais les cieux, et si tu descendais (Isaïe 63 :19). C’est fait !!! La mort du Sauveur est la déchirure qui nous ouvre le Ciel, c’est-à-dire la réconciliation avec Dieu. Jésus annonçait l’Œuvre de sa Passion et de sa Croix, quand Il déclarait aux chefs religieux : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez désormais le Ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme » (Jean 1:51). Le Christ qui meurt à la Pâque (dont le sens veut dire passage) rappelle l’agneau sacrifié par les Hébreux avant de quitter la terre d’Égypte, où ils étaient esclaves, pour le plus beau des pays : la terre promise !

3) La croix a un sens qui s'adresse à mes sens      

C'est pourquoi nous ne pouvons rester indifférents. L’Évangile retrace, avec une vérité crue et froide mais véridique, la réalité vécue par les contemporains de Jésus. Les uns vont se moquer et être du côté des tortionnaires, mais pour d’autres (sommes-nous de ceux-là?), la Passion du Christ sera chargée d’émotion : Pendant qu’il siégeait au tribunal, la femme de Pilate lui fit dire : Qu’il n’y ait rien entre toi et ce Juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de Lui (Matthieu 27.19). Il était suivi d’une grande multitude de gens du peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Lui (Luc 23.27). Réalisant de ce fait la prophétie de Zacharie annoncée six siècles auparavant !  « Ils tourneront les regards vers MOI, Celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur Lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur Lui comme on pleure sur un premier né. En ce jour-là le deuil sera grand à Jérusalem... » (Zacharie 12: 10-11). « Le centenier et ceux qui l’accompagnaient pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis d’une grande frayeur, et dirent : Assurément, cet homme était Fils de Dieu » (Matthieu 27.54). 

L’Évangile et son Message du Salut, donc de la Bonne Nouvelle du Dieu d’Amour envers nous, est infiniment merveilleux et ne peut nous laisser insensibles devant les souffrances du Crucifié. C’est là qu'un jour j’ai compris son amour infini pour moi, pécheur, homme ordinaire certes, ni plus sage ni plus honnête que le commun des hommes, ni voleur, ni criminel, mais pécheur par nature, et ayant besoin d’un sauveur, là, j’ai pleuré sur mes péchés. Ensuite, pardonné par Dieu de mes péchés, je me suis relevé pour commencer une vie nouvelle et marcher avec lui…

La Croix du Christ est le passage obligé, c’est la route vers le Ciel — le «  pays » promis, la « terre » promise à tous les pécheurs repentants — inaugurée dans la chair par celui qui a dit : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10:10) « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6) « Celui qui croira, dit encore Jésus,... sera sauvé …, celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc16:16)

Et pour nous, maintenant, quel est le sens de la Croix ?